Témoignage Aurélie Glaudot
Diplomée de la toute première promotion du Bachelor Luxe, Merchandiser et Design, Aurélie Glaudot est aujourd’hui Regional Visuel Merchandiser des boutiques Chanel basées à Toronto. Découvrez, à travers cette interview, son parcours et ses missions actuelles.
Présentez-vous-en quelques mots… (nom, âge et poste)
Je m’appelle Aurélie Glaudot et j’ai 29 ans. Je suis actuellement Regional Visuel Merchandiser chez Chanel pour la côte Est du Canada.
Quand avez-vous intégré l’EIML Paris et pour quelle formation ?
J’ai intégré l’EIML Paris en septembre 2014 pour la 3ème année du Bachelor Luxe, Merchandising et Design. J’ai fait partie de la toute première promotion de cette formation.
Parlez-nous de votre poste actuel, quelles sont vos missions ?
En tant que Regional Visuel Merchandiser, je suis responsable de l’identité visuelle de plusieurs boutiques Chanel basées à Toronto et Montréal.
Cela prend en compte la réalisation des displays à l’intérieur des boutiques, le lancement des collections, la planification et la mise en place des vitrines, l’organisation et le setup d’évènements à travers le pays. On attend de Chanel d’avoir un standard visuel d’excellence et je m’assure que ce standard soit respecté.
Pourquoi être partie travailler à l’étranger ?
J’ai toujours eu l’envie d’avoir une expérience à l’étranger et de réussir à évoluer dans un autre pays. Je voulais également développer mon niveau d’anglais au point de réussir à travailler entièrement dans cette langue.
Avez-vous rencontré des difficultés pour trouver du travail au Canada ? Si oui, comment y avez-vous fait face ?
C’est effectivement très compliqué de trouver du travail dans un autre pays, en particulier sans contact dans le visuel merchandising. Très peu de personnes sont ouvertes à vous rencontrer en vidéo si vous n’êtes pas déjà dans le pays.
Quand je me suis rendu compte que trouver un poste avant de partir était quasi impossible, je me suis donnée le challenge d’avoir au moins un entretien de prévu au Canada avant de partir. J’ai passé des heures sur les sites d’offres d’emploi et sur LinkedIn afin de contacter les bonnes personnes.
J’ai fini par contacter une Visual Merchandising Manager pour Nordstrom, dont je savais que l’entreprise recrutait. Manque de chance, la manager était basée sur la côte Ouest alors que je visais Toronto. Cette même personne a transmis mon CV aux managers de la côte Est. J’ai finalement réussi à être recontactée.
Je suis arrivée un dimanche au Canada, le mardi je passais l’entretien et une semaine après j’avais le poste. Mission accomplie !
Qu’est-ce qui vous anime dans votre métier ?
J’ai une très grande passion pour l’univers visuel des marques. Comment grâce à son histoire, on peut créer une identité visuelle à une Maison de luxe. Voilà un sujet qui m’anime.
J’aime l’idée de pouvoir maitriser ce que les clients vont voir quand ils vont rentrer dans une boutique, de pouvoir les surprendre et de leur faire découvrir quelque chose qu’ils ne connaissent pas encore sur la marque.
Avez-vous une anecdote à nous raconter ?
Au Canada, la mentalité est un peu différente de celle de la France. Les gens sont beaucoup moins directs, au point de parfois ne pas dire les choses.
Je me souviens notamment de mon premier poste au Canada, où j’allais voir ma manager pour lui proposer des nouvelles idées. Elle avait tendance à répondre « Yes » avec un grand sourire. Par conséquent, je me disais qu’elle avait validé mon idée, mais dans le discours qui suivait elle m’expliquait en fait pourquoi ce n’était pas possible. Cela était très perturbant au début.
Quelles sont d’après vous les qualités à posséder pour exercer dans ce milieu ?
La flexibilité et l’adaptabilité sont deux qualités vraiment importantes pour évoluer dans le milieu du luxe.
Concernant le visuel merchandising en particulier, je dirais que la rigueur et l’attention aux détails sont primordiales. La dernière qualité serait également d’être ouvert aux feedbacks. Cela se travaille car ce n’est pas toujours simple au début.
Quels conseils donneriez-vous aux étudiants qui n’osent pas partir travailler/étudier à l’étranger ?
Faites-le ! Jamais je n’aurais cru arriver là où j’en suis avant de partir. C’est incroyable de se challenger et de découvrir une autre culture. Certes, ce ne sera pas toujours facile mais il y a aussi parfois des opportunités à l’étranger que nous n’avons pas en France.
L’évolution est également plus facile. L’idée est donc de partir pour mieux revenir, à condition que l’on soit prêt à travailler dur.