La maison McQueen perd une seconde fois l’un de ses piliers
L’univers de la mode perd une de ses icônes alors que Sarah Burton, directrice artistique de la maison Alexander McQueen, annonce son départ. Cette nouvelle a secoué l’industrie de la mode, laissant les amateurs et les professionnels se demander ce que l’avenir réserve à cette maison emblématique.
Retour sur l’histoire de McQueen
Pour comprendre l’impact de ce départ, il est essentiel de plonger dans l’histoire d’Alexander McQueen lui-même. Né dans une famille modeste, McQueen a d’abord eu du mal à se lancer dans le monde de la mode. Cependant, sa rencontre avec la journaliste de mode Isabella Blow a changé le cours de sa vie. Cette visionnaire a découvert le talent brut de McQueen et a immédiatement reconnu son potentiel. Elle l’a soutenu, le propulsant sur le devant de la scène de la haute couture.
En 1996, il devient le plus jeune créateur à recevoir le titre prestigieux de British Designer of the Year, une reconnaissance qui a marqué le début d’une carrière. McQueen était torturé, il puisait son inspiration d’œuvres cinématographiques, d’histoires et d’arts. Ses défilés étaient souvent un spectacle d’horreur, capturant l’imagination du public et l’amenant à réfléchir sur des sujets profonds et parfois dérangeants. C’était le « torturé de la mode », un créateur dont le génie se manifestait dans l’audace et la provocation.
Le parcours de Sarah Burton
Après le décès tragique de McQueen en 2010, Sarah Burton, qui avait travaillé en étroite collaboration avec le célèbre styliste, a été nommée directrice artistique par le groupe Kering autrefois appelé Gucci Group. Burton, qui avait effectué des études supérieures de design à la Central Saint Martins, avait commencé son parcours chez McQueen en tant que stagiaire.
Sa passion pour l’art et sa créativité débridée l’ont rapidement propulsée au rang de bras droit de McQueen, lui permettant de comprendre l’essence même de la vision du créateur.
Burton n’a pas tardé à imprégner son style unique dans les collections de la maison McQueen, tout en préservant l’héritage et l’esthétique provocatrice pour lesquels la marque est connue. Elle a très rapidement fait ses preuves en réalisant la robe de Kate Middleton pour le mariage princier en 2011.
Les médias l’ont qualifiée de personne naturelle, sensible et touchante, des qualités qui se sont révélées essentielles pour apporter une touche d’émotion à l’univers froid de la haute couture.
Le défilé printemps/été 2024 entre hommage et adieux
Le dernier défilé de Sarah Burton pour la maison McQueen a été un hommage poignant à la femme et à l’héritage laissé par le maître disparu.
Le défilé mettait en avant le corps de la femme, symbolisé par des épaulettes qui évoquaient la puissance et des décolletés audacieux ainsi que des coupes courtes pour symboliser la liberté. Chaque tenue était un chef-d’œuvre d’élégance mélangeant romantisme et poétisme. Capturant l’essence même de l’esthétique McQueen tout en y ajoutant la touche Burton.
Toute l’assemblée était très émue particulièrement la mannequin Naomie Campbell qui a clôturé le show et la rédactrice en chef du magazine Vogue Anna Wintour.
Alors que Sarah Burton s’apprête à quitter la maison McQueen, l’industrie de la mode retient son souffle. Quel que soit son prochain chapitre, son héritage chez McQueen perdurera. La question qui demeure maintenant est de savoir qui osera relever le défi et perpétuer l’héritage de ce maître incontesté de la haute couture.